Une femme tout sourire, tête vers le ciel

La joie… 

Vaste programme que de se lancer dans une explication de ce qu’est (ou n’est pas) la joie.

Je vous propose ici de faire un petit tour de la question et de voir en quoi la joie est un puissant moteur, une émotion essentielle et pourquoi je compte lui consacrer un blog entier.

Définition

La JOIE, selon la définition du dictionnaire Le Robert, est une émotion agréable et profonde, un sentiment d’exaltation ressenti par toute la conscience. Elle est liée à une cause particulière. La joie est donc une émotion liée à un besoin assouvi. Elle donne souvent lieu à une notion de partage.

Comme toute émotion, même si la cause est souvent extérieure, la réaction est propre à chacun, liée à notre monde intérieur. Le même déclencheur ne va en effet pas provoquer la même réaction chez vous et chez les autres.

La joie est passagère. Lorsque notre cerveau conscientise, que ce que l’on ressent, c’est de la joie alors, elle devient plus durable et se transforme en sentiment.

Cette magnifique émotion positive fait partie des six émotions dites de base, c’est-à-dire expérimentées dans les premières années de la vie. C’est pour cela que nous sommes à même de l’identifier assez facilement. 

Jeun femme sautant vers le ciel, de dos

Quelle est la différence entre la joie, le plaisir et le bonheur ? 

Commençons par définir le plaisir et le bonheur toujours d’après le dictionnaire Le Robert :

  • Le plaisir est une sensation ou émotion agréable, liée à la satisfaction d’un désir, d’un besoin matériel ou mental.
  • Le bonheur est un état de pleine satisfaction.

Ces définitions nous permettent déjà d’entrevoir les principales différences qu’il existe entre ces trois mots, et tout ce qu’ils recouvrent.

D’après Frédéric Lenoir, « Le bonheur est un état d’être, la joie est une émotion ». La grosse différence qui se situe donc entre la joie et le bonheur est que la joie se porte sur un objet précis là où le bonheur est plutôt un état, un état serein, heureux, en phase avec soi-même. 

Il ne faut pas prendre la joie pour autre chose que ce qu’elle est vraiment, c’est-à-dire un état transitoire qui permet une adaptation à une situation donnée. C’est sûr que c’est agréable, mais c’est toujours passager. 

Vouloir ressentir tout le temps cette émotion n’est pas bon non plus, car tout ce qui est en excès n’est pas bon. Nous avons besoin d’équilibre, y compris au sein de nos émotions. 

Alexandre Jollien, disciple de Socrate, dans des propos recueillis par L’Express en mai 2017, explique préférer la notion de joie à celle de bonheur, qui lui paraît « trop idéaliste, lointaine et assez incompatible avec les hauts et les bas de l’existence ». D’après lui, et je le rejoins sur ce point aujourd’hui, le bonheur est un produit de consommation qui le vide de sa substance. Il explique enfin qu’au lieu d’aspirer à un bonheur clé en main, il s’agit plus modestement de découvrir la joie au cœur de notre vie. 

En substance, la joie est passagère là où le bonheur est un état durable et assez idéalisé. La joie est donc l’une des pierres du chemin vers le bonheur. 

Et le plaisirs alors?

Pour Alain Durel, dans son livre Cultiver la joie, « le plaisir est toujours provoqué par quelque chose d’extérieur à nous, la joie émane de l’intérieur ». On comble des besoins, on essaie de se convaincre qu’en se faisant plaisirs, on accède ainsi un petit aperçu de joie et/ou de bonheur… Mais que sont vraiment les plaisirs ? Dans ce même livre, l’auteur nous parle de substitut à la joie. Les plaisirs sont pour lui des recherches de satisfactions par le mental sous diverses formes. On désire alors des choses extérieures ou situées dans l’avenir, pensant qu’elles nous permettront d’accéder à ce sentiment de bien-être et d’exaltation que procure la joie.

Mais dites-moi, quand vous étiez enfant, ne vous est-il jamais arrivé de ramasser des petits cailloux tels des trésors que vous vouliez offrir ou garder précieusement ?

La joie, c’est un peu ça, ce sont ces petits cailloux de notre enfance qu’on mettait sagement au fond de nos poches pour que personne ne les trouve ou qu’on offrait tels des trésors aux personnes que l’on aimait le plus. Alors, ne vaut-il pas mieux ramasser des petites pierres pour construire le chemin plutôt que d’attendre qu’il soit goudronné et en accès illimité, chose qui, soit dit en passant, risque de n’arriver jamais ? 

Deux enfants rient dans un champs de fleurs
Aussi simple qu'un rire d'enfant dans un champs de fleurs

Comment identifier la joie? Quels sont les phénomènes physiologiques qui y sont liés ?

La joie se sent à l’intérieur, mais elle se voit à l’extérieur.

Comment la joie se voit ? Au sourire, au vrai, à celui qui fait plisser les yeux et remontez les pommettes. Celui qui fait parfois rougir, rire, et même sortir quelques larmes. Et à l’intérieur, c’est un tsunami d’hormones et de neurotransmetteurs en tout genres. 

  • La dopamine, tout d’abord. C’est une neurotransmetteur qui est lié aux circuits de la récompense. Elle va jouer sur la motivation et est très friande d’approbation sociale. C’est l’hormone du plaisir, celle qui renforce nos comportement que l’on pense bien pour nous.
  • La sérotonine, est un neurotransmetteur  qui régule de nombreuses fonctions: cardiaque, vasculaires, intestinales et ainsi influe sur l’activité cérébrale, le sommeil, l’appétit, l’humeur,… elle est présente à 5% dans notre cerveau et à 95% dans notre système sanguin.  C’est l’hormone de la bonne humeur.
  • L’ocytocine, est l’hormone du lien social, de l’amour, de l’attachement. Elle est libérée lors de relations affectueuses, et lors de l’accouchement.Elle stimule la branche parasympathique du système nerveux autonome et va jouer un véritable rôle de « calmant » sur l’organisme.
  • Les endorphines, ce sont des peptides neurotransmetteurs. Elles agissent sur les récepteurs morphiniques, et ont donc une action puissante sur la douleur, la sensation de quiétude, de bien-être voir d’euphorie.

Ces hormones agissent sur notre système nerveux autonome, c’est-à-dire notre système nerveux automatique, celui qui s’occupe de nos fonctions de base, celles auxquelles nous n’avons pas besoin de penser : la respiration, la digestion, le rythme cardiaque. La conjonction de ces hormones va faire que le cœur va battre plus fort, mais plus lentement, que la respiration va être plus ample et que nous pouvons ressentir des vagues de chaleur partout dans le corps. 

À ce propos, une équipe de chercheurs a cartographié les émotions en fonction de la température dégagée par les différentes régions du corps lorsque nous les ressentons. Celle-ci montre que quand nous sommes joyeux, tout notre corps est sur activé. Certains organes sont également apaisés et améliorent leurs fonctions, notamment la respiration et la digestion, ce qui contribue à développer une certaine résistance aux infections, aux blessures aussi bien psychiques que physiques. Tout cela permet de développer une meilleure résistance aux aléas de la vie.

Bref, être joyeux, c’est bon pour la santé. 

Quel est le rôle de la joie ?

Lorsque nous ressentons de la joie, nous admettons que nous sommes gagnants, que nous avons avancé vers un objectif, que nous avons comblé un besoin. La joie renforce notre apprentissage en nous signalant que ceci s’avère bon et peut nous servir pour la suite. Grâce aux hormones libérées par cette émotion, nous renforçons les circuits de la récompense. Nous augmentons notre motivation, notre créativité, notre efficacité. Nous réduisons notre stress et nous augmentons notre capacité de résilience et notre altruisme. 

C’est une émotion d’ouverture et elle peut même se transmettre, telle une boule d’énergie, aux autres par contagion positive. Elle nous permet d’en apprendre plus sur nous et nous permet d’avancer un peu plus vers notre bonheur sur mesure quand on prend le temps d’étudier un petit peu, ce qui nous rend joyeux.

La joie dans un champs de coqulicots, converses rouges au pieds, pieds vers le ciel

Est-ce qu'on peut la déclencher ? Et si oui, comment ?

La joie, vous l’avez vu, est une émotion complexe. On ne la déclenche pas comme ça sciemment. Par contre, on peut tout à fait créer un environnement favorable, un état d’esprit qui nous rend plus enclins à ressentir et identifier la joie.

La méditation, la relaxation, la lecture, la gratitude, l’altruisme, tout ce qui va favoriser la détente et le lâcher prise pour recevoir ce magnifique cadeau. 

Mais concrètement, s’il y avait des petites astuces pour y accéder plus facilement, vous voudriez les connaître ? Allez, je vous les donne.

 

Déclencher la production d'hormones...

Tout ce qui va déclencher la production des hormones que l’on a vues plus tôt dans cet article va privilégier le ressenti et la reconnaissance de la joie. La meilleure des astuces, c’est de se comporter « comme si »,  comme quand on était enfant et qu’on jouait à la maîtresse ou qu’on jouait à faire semblant. Là, c’est pareil, se comporter comme si fait que cela devient réel. Jouer à être joyeux pour tromper le cerveau et passer du corps à l’esprit, c’est exactement ce que je vous propose. On se met dans l’état physique de la joie pour en créer l’état psychique. Du coup, on fait quoi ?

Mangez du chocolat noir… ce n’est pas une blague! Quand on dit que le chocolat console, on est pas si loin de la vérité. Riche en triptophane, il aide à la synthèse de sérotonine mais également à la libération d’endorphines… et sinon, on fait quoi d’autres?

Pour les endorphines, le mieux, c’est de faire du sport, de la marche, de l’activité physique. On conseille entre 20 et 30 min d’une activité d’endurance qui vous demande quand même un effort réeel (envirion 60% de votre fréquence cardiaque maximale)… mais vous pouvez aussi rire, le bon vieux fou rire intense, incontrôlable; cela fonctionne tout aussi bien.

Pour la sérotonine, il suffit de se faire un petit plaisir, cueillir quelques fleurs, aller s’acheter le dernier livre qui nous fait de l’œil, croquer à pleines dents dans un beau riche en fruits secs , en graines et en chocolat noir.  Vous pouvez aussi marcher à la lumière naturelle, méditer, faire du yoga… tout ce qui aidera à diminuer le stress qui est un fervent grignoteur de sérotonine et en baisse notre concentration.

Pour la dopamine, il vous faut vous nourrir d’aliments riches en tyrolien ( amandes, avocats, bananes… )l’exercice physique encore une fois, mais également toutes les activités créatives qui activent votre circuit de la récompense et vous mette dans un état de flow vont être favorable à sa libération. La douche froide a également montré son efficacité avec une augmentation de 250% du niveau de dopamine…

Pour l’ocytocine, c’est encore plus simple. Vous pouvez appeler maman, vos amis. Dire merci sincèrement, chercher à ressentir de la gratitude…. Il faut renouer avec les vraies relations et non les virtuelles; créer du lien et l’entretenir. Les câlins sont la clé.

Et puis, pour tout ça, on rigole, on sourit comme si c’était le plus beau jour de notre vie. On fait la belle ou le beau. On marche comme si on était dans un défilé. On écoute de la bonne musique à fond, on danse, on se lâche comme si le monde était le nôtre. On prend conscience des milliers de petites choses magnifiques qui nous entourent. On vit le moment présent. Jouer à être joyeux et vous le serez d’autant plus facilement. 

Mais n’en abusez pas. Soyez parfois juste reconnaissants d’être capable de ressentir et d’identifier cette émotion puissante. 

Qu’est-ce que la joie?
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2 avis sur « Qu’est-ce que la joie? »

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    Merci pour ce très chouette article Laurie. J’apprécie vraiment que tu nous donnes des conseils pour aller du corps, de l’alimentation, de nos actions vers une émotion. Ce sont des conseils précieux et rarement entendus!

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    • à
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      Merci beaucoup pour ce retour. J’espère que tu apprécieras autant les prochains articles.

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