001 – Qu’est-ce que la joie?

Bonjour à tous et bienvenue dans ce premier épisode de l’année 2002 du podcast Bouge ta joie!

Avant de commencer, je voulais vous souhaiter une magnifique année 2022. J’espère qu’elle vous apportera un maximum de joie et de bonheur.

Aujourd’hui, nous allons essayer de répondre à la question: « Qu’est-ce-que la joie? »

On y va. La joie, selon la définition du dictionnaire Le Robert, est « une émotion agréable et profonde, un sentiment d’exaltation ressentie par toute la conscience. Elle est liée à une cause particulière. » La joie est donc une émotion liée à un besoin assouvi. Elle donne souvent lieu à une notion de partage, comme toute émotion.

Même si la cause est extérieure, la réaction est propre à chacun, liée à notre monde intérieur. Le même déclencheur ne va en effet pas provoquer la même réaction chez vous et chez les autres. La joie est passagère. Lorsque notre cerveau conscientise que ce que l’on ressent c’est de la joie, alors elle devient plus durable et se transforme en sentiment.

Cette magnifique émotion positive fait partie des six émotions dite de base, c’est-à-dire expérimentées dans les premières années de la vie. C’est pour cela que nous sommes à même de l’identifier assez facilement.

Quelle est la différence entre la joie et le bonheur?

D’après Frédéric Lenoir, « le bonheur est un état d’être, la joie est une émotion ». La grosse différence qui se situe donc entre la joie et le bonheur est que la joie se porte sur un objet précis, là où le bonheur est plutôt un état. Un état serein, heureux, en phase avec soi-même.

Il ne faut pas prendre la joie pour autre chose que ce qu’elle est vraiment; c’est-à-dire un état transitoire qui permet une adaptation à une situation donnée. C’est sûr que c’est agréable, mais c’est toujours passager. Vouloir ressentir tout le temps cette émotion n’est pas bon non plus, car tout ce qui est en excès n’est pas bon. Nous avons besoin d’équilibre, y compris au sein de nos émotions.

Alexandre Jollien, disciple de Socrate, dans des propos recueillis par L’Express en mai 2017t, explique préférer la notion de joie à celle de bonheur qui lui paraît trop idéaliste, lointaine et assez incompatible avec les hauts et les bas de l’existence. D’après lui, et je le rejoins sur ce point, « aujourd’hui, le bonheur est un produit de consommation qui le vide de sa substance ». Il explique enfin que, « au lieu d’aspirer un bonheur clé en main, il s’agit plus modestement de découvrir la joie au coeur de notre vie. » C’est exactement ce que nous allons essayer de toucher du doigt dans l’épisode du jour. En substance, la joie est passagère là où le bonheur est un état durable est assez idéalisé.

La joie est donc l’une des pierres du chemin vers le bonheur. Mais dites-moi, quand vous étiez enfant, ne vous est-il jamais arrivé de ramasser des petits cailloux tels des trésors que vous vouliez offrir ou garder précieusement?

La joie, c’est un peu ça: ces petits cailloux de notre enfance qu’on mettait sagement au fond de nos poches pour que personne ne les trouve; ou qu’on offrait tels des trésors aux personnes que l’on aimait le plus. Alors ne vaut-il pas mieux ramasser des petites pierres pour construire le chemin plutôt que d’attendre qu’il soit goudronné et en accès illimité? Chose qui, soit dit en passant, risque de n’arriver jamais.

Comment identifier la joie? Quels sont les phénomènes physiologiques qui y sont liés?

La joie se sent à l’intérieur mais elle se voit à l’extérieur. Comment? La joie se voit au sourire, aux vrai, à celui qui fait plisser les yeux et remonter les pommettes; celui qui fait parfois rougir, rire, voire même sortir quelques larmes. Et à l’intérieur? C’est un tsunami d’hormones.

On fait le point:

– la dopamine, tout d’abord, l’hormone du plaisir.

– la sérotonine, qui est l’hormone de la bonne humeur,

– l’adrénaline, hormone de l’excitation

– l’ocytocine, hormone du lien social.

Ces hormones agissent dans notre système nerveux autonome; c’est-à-dire, notre système nerveux automatique, celui qui s’occupe de nos fonctions de bases, auxquelles nous n’avons pas besoin de penser: la respiration, la digestion, le rythme cardiaque…

La conjonction de ces hormones va faire que le coeur va battre plus fort, mais plus lentement; que la respiration va être plus ample et que nous pouvons ressentir des vagues de chaleur partout dans le corps.

À ce propos, une équipe de chercheurs à cartographié les émotions en fonction de la température dégagée par les différentes régions du corps lorsque nous les ressentons. Je vous mettrai le lien de cette étude en description du podcast. Celle-ci montre que lorsque nous sommes joyeux, notre corps est suractivé. Lorsque nous ressentons de la joie, certains organes sont également apaisés et améliorent leur fonction, notamment la respiration et la digestion, ce qui contribue à développer une certaine résistance aux infections, aux blessures, aussi bien psychique que physique. Et tout cela développe une meilleure résistance aux aléas de la vie. Bref, être joyeux, c’est bon pour la santé.

D’ailleurs, quel est le rôle de la joie?

Lorsque nous ressentons de la joie, nous admettons que nous sommes gagnants; que nous avons avancé vers un objectif, que nous avons comblé un besoin. Donc la joie renforce notre apprentissage en nous signalant que ceci est bon et peut nous servir pour la suite.

Grâce aux hormones libérées par cette émotion, nous renforçons les circuits de la récompense, nous augmentons notre motivation, notre créativité, notre efficacité. Nous réduisons notre stress et nous augmentons notre capacité de résilience et notre altruisme. C’est donc une émotion d’ouverture. Et elle peut même se transmettre telle une boule d’énergie aux autres par contagion positive.

Elle nous permet d’en apprendre plus sur nous, et nous permet d’avancer un peu plus vers notre bonheur sur mesure, quand on prend le temps d’étudier un petit peu ce qui nous rend joyeux.

Est- ce qu’on peut la déclencher? Et si oui, comment?

La joie, vous l’avez vu, C’est une émotion complexe. On ne la déclenche pas comme ça. Par contre, on peut tout à fait créer un environnement favorable à un état d’esprit qui nous rend plus enclin à ressentir et identifier la joie. La méditation, la relaxation, la lecture, la gratitude, l’altruisme, tout ce qui va favoriser la détente et le lâcher prise pour recevoir ce magnifique cadeau.

Mais concrètement, s’il y avait des petites astuces pour y accéder plus facilement, vous voudriez les connaître?

Allez, je vous les donne!

Tout ce qui va déclencher la production des hormones, que l’on a vu plus tôt dans ce podcast, va favoriser le ressenti et la reconnaissance de la joie. La meilleure des astuces, c’est de se comporter « comme si ». Comme quand on était enfant et qu’on jouait à la maîtresse ou qu’on jouait à faire semblant: là, c’est pareil.

Se comporter « comme si » fait que ça devient réel. Jouer à être joyeux pour tromper le cerveau et passer du corps à l’esprit. C’est exactement ce que je vous propose. On se met dans l’état physique de la joie pour en créer l’état psychique.

Du coup, on fait quoi?

– Pour les endorphines, le mieux, c’est de faire du sport, de la marche, de l’activité physique, voire de la méditation.

– Pour l’adrénaline, il suffit de tester des choses nouvelles. Pas besoin de grands défis, parfois juste changer son circuit habituel pour aller au travail, rendre à gauche plutôt qu’à droite et voir où cela nous mène, partir cinq minutes plus tôt… bref, changer une toute petite chose dans son habitude permet parfois de déclencher un peu d’adrénaline.

– Pour la sérotonine, il suffit de se faire un petit plaisir, quelques fleurs, aller s’acheter le dernier livre qui nous fait de l’oeil, croquer à pleines dents dans un beau gâteau.

– Pour l’ocytocine, c’est très simple: on appelle maman et ses amis, on dit merci, on renoue avec les vraies relations et non les virtuelle. On créer du lien et on l’entretient.

– Et puis pour tout ça, on rigole, on sourit comme si c’était le plus beau jour de notre vie. On fait la belle ou le beau. On marche comme si on était dans un défilé. On écoute de la bonne musique à fond, on danse, on se lâche comme si le monde était le nôtre. on prend conscience des milliers de petites choses magnifiques qui nous entourent. On vit le moment présent jouer à être joyeux et vous le serez d’autant plus facilement.

Mais n’en abusez pas, soyez parfois juste reconnaissant d’être capable de ressentir et d’identifier cette émotion puissant.

J’espère que vous aurez appris un petit peu plus de choses sur la joie aujourd’hui. Je vous souhaite une magnifique quinzaine et je vous dis à très vite pour qu’ensemble on continue à se bouger la joie.